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L'inflammation locale ou neurogène

1. LES COURBURES :

Le rachis ou colonne vertébrale est un empilement de vertèbres disposées verticalement. Il présente plusieurs portions ou courbures :

  • La courbure occipitale,
  • La courbure cervicale,
  • La courbure dorsale avec ses côtes,
  • La courbure lombaire,
  • La courbure sacrée,
  • La courbure coccygienne.
Kamina. Précis d’anatomie clinique. Tome 2. Maloine, 2002.

 

Chaque courbure représente le processus du développement phylogénique. Les poissons n’avaient qu’une seule grande courbure. C’est une courbure à enroulement, comme au niveau dorsal ou sacré. Ce sont les courbures PRIMAIRES.
Puis les poissons ont eu l’idée de sortir la tête de l’eau. Les nageoires sont devenues des membres. Pour se mettre à quatre pattes et regarder toujours devant, il a fallu créer la première courbure SECONDAIRE, la courbure cervicale.
Comble de la défiance envers Newton, il a fallu que les quatre pattes se mettent sur deux. C’est ainsi qu’est née la deuxième courbure d’adaptation, la courbure lombaire.

Ce développement phylogénique, nous fait penser à notre développement ontogénique. D’abord, sur le dos, puis à plat ventre avec la tête qui commence un redressement actif, puis à 4 pattes, inaugurant la stabilité active du bassin, et enfin à 2 pattes avec l’apparition de la courbure active lombaire. J’insiste sur ce mot actif (sous dépendance musculaire), car au début le nourrisson et l’enfant en bas âge ne présentent pas les courbures telles que nous les avons adultes. L’architecture rachidienne avec ses courbures constituées n’apparaît que vers 2-3 ans pour la portion cervicale et 5 ans pour la portion lombaire.

 

2. L’ALTERNANCE DES COURBURES :

Le rachis est donc une alternance de courbures primaires et de courbures secondaires.
L’occiput, os qui est derrière le crâne, se divise en deux parties :

  • Une partie qui est à la naissance est souple et malléable, la partie supérieure, c’est une courbure secondaire.
  • Une partie qui est d’origine cartilagineuse, plus dense, protégeant ce qui sort ou rentre dans le crâne. C’est une structure de la base du crâne, c’est une courbure primaire.

La portion cervicale : c’est une courbure secondaire, mobile, situé entre une tête qui est l’interface entre le milieu extérieur et notre milieu intérieur, et un thorax relativement rigide du fait des côtes.

La portion dorsale : c’est une courbure primaire, renforcée latéralement par des côtes, presque verrouillée par un sternum en avant.

La portion lombaire : c’est une courbure mobile surtout en flexion et extension reliant le thorax au bassin qui est un cadre osseux inextensible (hors grossesse et accouchement).

La courbure sacrée : c’est une courbure primaire, composée de vertèbres soudées entre elles chez l’adulte. Le sacrum, relié articulairement aux deux iliaques (os coxal) forme le bassin.

La courbure coccygienne : c’est une courbure secondaire. Le coccyx est composé de 3 à 4 vertèbres mobiles et souples. C’est le reliquat de la queue des quadrupèdes.

 

3. RÔLE DES COURBURES :

Les courbures primaires :

Leur rôle est double, assurer la protection des organes et la meilleure stabilité possible.

La base crânienne protège l’encéphale que l’on appelle sous-tentoriel. Ce mot vient de la tente du cervelet qui est une membrane intra-crânienne divisant l’encéphale en deux parties, l’une supérieure, l’autre inférieure. La partie inférieure de notre encéphale est responsable de nos fonctions neuro-végétatives, de notre mémoire émotionnelle et de nos fonctions posturales. Ce sont nos fonctions vitales, notre système de survie.

La courbure dorsale avec les côtes latéralement et le sternum en avant protège nos organes nobles comme le cœur, les poumons, le foie, la partie supérieure de l’estomac, la rate et la partie supérieure des reins. La courbure dorsale permet aussi de donner un cadre externe sur lequel vient s’appuyer notre appareil respiratoire. Sans ce support externe, il ne pourrait y avoir de pression négative dans les poumons et la respiration serait impossible.

La courbure sacrée, le bassin protège nos organes reproducteurs et urinaires.

Les courbures secondaires :

Tant au niveau phylogénique qu’au niveau ontogénique, elles apparaissent secondairement. Là aussi, leur fonction est double. Elles permettent la mobilité et l’adaptation.

La mobilité :

Les courbures cervicales et lombaires sont les courbures qui présentent les plus grandes amplitudes articulaires. La courbure cervicale présente une amplitude rotatoire de 170 à 180°. Je n’en dirait pas autant d’un sacrum ou d’un occiput !

L’adaptation :

C’est là que cela commence à devenir intéressant, on retrouve la pensée holistique propre à l’ostéopathie. Lorsqu’une dysfonction est présente à quelque endroit dans notre corps, nous devons toujours garder les yeux sur la même horizontale et utiliser le moins d’énergie possible. Les courbures mobiles, comme les courbures secondaires, adaptatrices sont là pour nous permettre d’ajuster notre posture. Ainsi lumbago ou torticolis n’apparaissent que si le terrain est favorable. C’est à dire que ces états de crises surviennent lorsque ces courbures secondaires ne peuvent plus prendre en charge l’ensemble des compensations qu’elles doivent assumer.

Un patient me disait : “je me suis fait mal au dos en soulevant mon fils (2 ans) du sol”. Je crois que le fils n’est pas responsable du lumbago, son poids n’est que la goutte d’eau qui a révélé un vase déjà fortement rempli par une grosse somme d’adaptations ou compensations.

 

4. AVANTAGES ET INCONVÉNIENTS DES COURBURES :

Le but des courbures est d’allier ces paramètres antinomiques :

  • Protection des organes nobles
  • Stabilité
  • Mobilité
  • Assurer un système pérenne pour la vie grâce aux possibilités compensatoires.

Protection des organes nobles : comment un organe comme le cerveau peut se développer dans une enceinte qui se doit d’être rigide et d’assurer au maximum une protection ?

Stabilité et mobilité : c’est le paradoxe de notre corps et notamment de notre dos, comment peut-on être stable si on doit être mobile ?

Assurer un système durable pour la vie grâce aux possibilités compensatoires : comment fait notre corps, lorsqu’il présente une dysfonction tissulaire pour réagir et développer des compensations compatible avec la vie ?

Avantages :

  • C’est le meilleur compromis possible trouvé par Dame Nature, ou plus simplement par les lois de conservation des espèces pour nous adapter à notre environnement.

Inconvénients :

  • Ce système n’est pas encore parfait, nous ne sommes que des animaux pas encore terminés, et en constante évolution.
  • Les charnières entre chaque courbure présentent des zones de fragilité. Le meilleur exemple est que sur chaque charnière, il existe des syndromes neurologiques lorsque les racines nerveuses qui sortent de la colonne vertébrale se trouvent comprimées ou irritées.
  • Charnière coccygo-sacrée : pathologies neurovégétatives de la femme parturiente
  • Charnière lombo-sacrée : sciatique
  • Charnière dorso-lombaire : syndrome de Maigne
  • Charnière cervico-dorsale : névralgie cervico-brachiale
  • Charnière occipito-cervicale : névralgie d’Arnold