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LA CONSTRUCTION HÉTÉROMODALITAIRE :

Nous venons de voir que les yeux seuls, ne nous permettraient pas de voir l'espace extérieur, comme nous le percevons. Pour faire la différence entre l'espace corporel et l'espace des lieux, les muscles extra-oculaires sont indispensables.

Au niveau neurologique central, il existe donc une intégration entre deux informations différentes, l'une rétinienne et l'autre musculaire, d'origine proprioceptive.

Cette vaste notion d'intégration neurosensorielle comprend la notion plus restreinte d'intégration hétéromodalitaire.

C'est l'utilisation par une structure centrale de plusieurs informations neurosensorielles, venant de plusieurs récepteurs, pour élaborer une réponse adaptée à une situation complexe.

L'exemple le plus simple est le réflexe vestibulo-oculaire.

I. LE RÉFLEXE VESTIBULO-OCULAIRE :

Les noyaux vestibulaires médian et supérieur sont impliqués dans les réflexes vestibulo-oculaires :

  • Ces noyaux reçoivent les afférences des crêtes ampullaires et se projettent sur les noyaux oculomoteurs du tronc cérébral (noyau supérieur) et les noyaux moteurs nucaux (noyau médian). Ils sont impliqués dans les réflexes cervico-vestibulo-oculaires (Pritchard, Alloway 2002).
  • C'est du noyau vestibulaire médian que partent les axones des neurones impliqués dans le réflexe vestibulo-oculaire.
  • Ce réflexe est d'une importance capitale, il permet de stabiliser les images sur la rétine alors que la tête bouge. En d'autres termes permet une immobilité relative de la rétine centrale alors que la tête est en mouvement. Si ce réflexe n'existait pas, tout notre environnement visuel bougerait au moindre mouvement céphalique et plus globalement corporel.
D’après Pritchard TC, Alloway KD. (2002)

II. LE STRABIQUE ET LA CONSTRUCTION HÉTÉROMODALITAIRE :

Lorsque tous les système impliqués dans ce réflexe sont opérationnels, les yeux tournent avec la même quantité de mouvement que la tête, on dit alors que le gain est de 1. Que dire du strabique qui ne peut tourner les yeux qu'en fonction de la mobilité restante. Le gain sera forcément inférieur à 1.

Cet exemple est utilisé pour expliquer comment les systèmes sont intriqués les uns aux autres., il existe la même relation entre les yeux, l'oreille auditive, et les muscles nucaux par le colliculus supérieur, les yeux et la proprioception au niveau du cortex pariéto-insulaire, les muscles extra-oculaires et le référentiel allocentré pour l'hippocampe (Berthoz 2008).

Tout déficit d'une entrée sensorielle ou sensori-perceptive aura des conséquences sur l'ensemble de toutes les autres perceptions qui lui sont neurologiquement reliées.

A suivre pour un autre jour, deux petites histoires de neuro-anatomie, le colliculus supérieur et les relations fondamentales avec les voies visuelles, auditives et spinales, et celles des relations trigéminées entre les voies visuelles, les voies cervico-spinales, vestibulaires…